Depuis que l’homme existe, il n’a cessé de laisser une trace derrière lui.

La trace aussi vaste peut être cette expression dans ses variations d’interprétations passe aussi par la ligne.
Cette ligne que nous avons découverte sur les parois des grottes que nos ancêtres marquèrent de leurs empruntes. Des livres entiers et des bibliothèques renferment tout ce que l’homme a pu écrire et penser sur cette forme de manifestation humaine.

Depuis plus de quinze ans après un Master II d’Art et Critique des Arts à Rennes en passant par Madrid et Poitiers, mon quotidien s’est concentré dans une pratique quotidienne de la peinture.

Pourquoi la Ligne ? me demande-t-on si souvent lorsque l’on découvre mon œuvre.
Pour tout ce qu’elle suggère, pour tout ce qu’elle laisse à voir, pour tout ce qu’elle n’a pas encore dit.

En immersion totale depuis plusieurs années sur ce thème, je dois admettre que ce cheminement artistique s’apparente à une démarche philosophique par tout ce qu’il véhicule. Les questionnements autour de la ligne et de ses potentialités de représentations (témoins de cette approche obsessionnelle), prennent vie dans les techniques employées et dans les formes esthétiques des œuvres créées.

L’Art offre une meilleure compréhension de l’univers par tout ce que les artistes exposent et montrent de leur vision du monde. Dans mon travail, je ne cherche pas à développer une quelconque narration. Je peins juste pour la peinture, pour montrer ce qu’elle est et explorer, pour découvrir à travers elle son potentiel de formes et d’aspects.

La contemplation est une constante de ma vie.

La pratique de l’art comme je l’entends est une activité méditative et introspective.

Cette activité mentale qu’est la pratique d’un art, passe avant tout par le regard. Le regard est la porte qui va laisser infuser les éléments de la vision. L’inconscient digérera la somme de ces découvertes visuelles pour produire ensuite une étincelle, une idée furtive qui donnera naissance ou pas à des tentatives du faire.

Depuis la naissance de cette recherche infinie sur la ligne et ses expressions, je dois dire que je commence à pouvoir en parler de manière plus fluide. Je sais que cette recherche autour de la Ligne va continuer à se développer et que celle-ci est infinie, ce concept ne sera donc jamais terminé, à l’image de la ligne du temps qui est infini.

Ce dévouement à la ligne m’a appris à observer et je veux offrir aux regardeurs une occasion de réapprendre à regarder. Laisser un impact dans l’œil du spectateur est sûrement un peu prétentieux mais à une époque où les images se succèdent à une vitesse folle, je veux proposer un temps de pause, où notre regard sera arrêté non pas par un mouvement s’offrant à lui, mais par le mouvement provoqué par le réapprentissage de la vision. Mes tableaux pouvant s’entrevoir comme des sculptures, ils sont dynamiques par la présence qu’ils occupent et par le jeu qui s’offre à celui qui veut les parcourir du regard.

De l’immobilité découle le mouvement.

Questionner le regard est aussi la quête de ce travail. Notre époque où cohabitent le réel et le virtuel, met en doute notre perception des choses. Je tente de parler de ce contexte, de cette ambivalence dans mon travail où la technique employée accentue le pouvoir d’illusion, où l’importance des jeux optiques et cinétiques présents dans mes créations renforcent les pertes de repères que nous pouvons avoir quand l’image que nous voyons dépasse notre raisonnement.

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For as long as man has existed, he has never ceased to leave a trace behind him.

The trace, as vast as this expression may be in its various interpretations, is also traced in a line.
The line that we have discovered on the walls of the caves that our ancestors left their mark on. Entire books and libraries contain everything that man has ever written and thought about this form of human expression; lines.

For more than fifteen years, after obtaining a Master’s degree in Art and Art Criticism from the University of Rennes, and having spent time in Madrid and Poitiers, my daily life has been concentrated on painting.

Why the Line? People ask me so often when they see my work for the first time. For all that my work suggests, for all that it leaves to be seen, for all that it hasn’t yet been said.

I’ve been totally immersed in this theme for several years now, and I have to admit that this artistic journey is akin to a philosophical approach in all its implications. Questions about the line and its all its potential representations, proof of this obsessive approach, come to life in the techniques used and in the aesthetic forms of the works created.

Art offers a better understanding of the universe through what artists exhibit and show of their vision of the world. In my work, I don’t try to develop any kind of narrative. I paint for the sake of painting, to show what it is; to explore and discover through the art’s potential of forms and aspects.

Contemplation is a constant in my life.

The work of creating art, as I understand it, is a meditative and introspective activity.
This mental activity of creating art is above all a matter of observation. The gaze is the door through which the elements of the vision are infused. The subconscious mind will digest the sum of these visual discoveries to then produce a spark, a furtive idea that may or may not give rise to attempts at creation.

Since the beginning of this infinite research into the line and its expressions, I have to say that I’m starting to be able to talk about it in a more fluid way. I know that this research into the Line will continue to develop and that the Line is infinite, so this concept will never be finished, just as the timeline is infinite.

This dedication to the line has taught me to observe, and I want to offer viewers an opportunity to learn to look again. Leaving an impact in the viewer’s eye is surely a little pretentious, but at a time when images follow one another at breakneck speed, I want to offer a moment of pause, where our gaze will take pause not by a movement offering itself to us, but by the movement provoked from relearning how to see. My paintings can be seen as sculptures, but they’re dynamic in terms of the space they occupy and the game they play with the viewer’s gaze.

From immobility comes movement.

Questioning the gaze is also the quest of this work. Our era, in which the real and the virtual coexist, casts doubt on our perception of things. I try to talk about this context, this ambivalence in my work; where the technique used accentuates the power of illusion; where the importance of the optical and kinetic interplay present in my creations reinforces the loss of reference points that we can have when the image we see goes beyond our reasoning.